
From Idealism to Captivity – The Account of Javad Firozmand Inside the PMOI
November 26, 2005
Failed Asylum Attempts by Former Mujahedin-e Khalq Members
January 26, 2008Cet article est un témoignage personnel saisissant de la vie au sein de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Au-delà de la propagande spectaculaire du groupe, la réalité comprenait torture, contrôle psychologique, séparations forcées des familles et collaboration avec Saddam Hussein.
Le message central : la liberté et la vérité priment sur toute loyauté envers une organisation sectaire. Les lecteurs, iraniens et internationaux, comprennent que l’OMPI cherchait le pouvoir et la violence plutôt que de servir le peuple iranien, et que retrouver la vraie liberté constitue le plus grand accomplissement humain.
Pourquoi cet article est important :
Cet article offre un témoignage direct et détaillé de l’intérieur de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI/MEK) par Javad Firozmand, un ancien membre ayant passé plus de 25 ans au sein de cette organisation. Il révèle non seulement les mécanismes internes de contrôle et de violence, mais aussi les défis humains et éthiques rencontrés par ceux qui tentent de s’en éloigner.
Pour le public français (ou international), cet article n’est pas seulement un récit personnel, mais un document historique et humain sur les abus dans les mouvements politiques et les groupes sectaires, et sur l’importance de la liberté individuelle, des droits humains et de la transparence. Il offre également un aperçu sur la manière dont des organisations prétendant œuvrer pour la liberté peuvent, en réalité, utiliser la coercition et la manipulation pour maintenir leur pouvoir.
Introduction
Aujourd’hui, la culture et le savoir humains sont si profonds et transformateurs que peu de gens peuvent atteindre leurs objectifs par la propagande et la distorsion des faits. Cela est particulièrement vrai pour les Iraniens, qui possèdent l’une des civilisations les plus anciennes et les plus riches de l’histoire humaine.
Ce texte n’a pas pour but d’offrir une analyse philosophique, historique ou politique de la société. Avec plus de 25 ans d’expérience politique et militante en Iran, je cherche à documenter et analyser les actes et événements politiques d’une société faussement représentée par un groupe prétendant renverser la République islamique.
1. Brève présentation organisationnelle
- 1977 (1356 SH) : Je suis devenu membre soutien de l’OMPI et actif dans la plupart des manifestations et activités.
- 1979 (1358 SH) : J’ai rejoint le Mouvement national des Moudjahidine à Téhéran et me suis officiellement inscrit.
- Mes activités comprenaient des manifestations, réunions, programmes culturels, artistiques et sociaux.
- 1981 (1360 SH) : J’ai rejeté la lutte armée et, pour cela, j’ai été réprimandé par la direction, mais j’ai continué à participer aux activités non armées.
- 1984 (1363 SH) : J’ai créé deux cellules de résistance à Téhéran nommées Jalal Pishva et Behrooz Shirdel.
Missions et transferts
- 1984 (1363 SH) : Pour la mission de transfert de Mozhgan Homayounfar à l’étranger, je suis allé en Turquie.
- Quelques mois plus tard, Mozhgan a été transférée à la base de l’OMPI à Karachi.
- Mon objectif initial était d’aller en Europe, mais nous avons été transférés de force de Karachi à Bagdad, puis stationnés dans des bases en Irak et au Kurdistan iranien.
Responsabilités et services spécialisés
- 1985 (1364 SH) : Responsable des communications et télécommunications dans les bases frontalières, puis à Kirkouk.
- Développement de téléphones patch et radios FM relais (40–100W) pour les opérations profondes.
- Conception d’antennes métriques durables pour radios mobiles et portables.
- 1989–2001 (1368–1380 SH) : Responsable technique des véhicules à roues de l’Armée de Libération Nationale, incluant :
- Création d’ateliers de maintenance,
- Organisation d’environ 100 formations spécialisées,
- Planification de manœuvres et missions logistiques en Iran,
- Achat de véhicules urbains et pièces détachées,
- Collaboration avec de grandes entreprises comme Toyota et Alexandrie Automotive,
- Participation à des réunions logistiques avec Mehdi Abrishamchi, Abbas Davari, Hamid Ba’tabi, Mahvash Sepehri, Mahbubeh Jamshidi, Zahra Akhiani, etc.
2. Révolution idéologique et séparation
- 1989 (1368 SH) : La révolution idéologique a entraîné la dissolution des familles ; ma vie avec Mozhgan Homayounfar a pris fin sans divorce officiel.
- 2001 (1380 SH) : Protestation contre les pratiques inhumaines de l’organisation, notamment :
- Meurtres intra-groupe,
- Tortures internes,
- Opération “Sayad Shirazi” sur ordre de Saddam,
- Plus de 27 millions de dollars mensuels reçus,
- Massacres et répression des chiites irakiens,
- Pratiques sectaires et trahison du peuple iranien.
- Fuite vers le domicile de Mohammed Ismail Saeed à Bagdad.
- Masoud Rajavi a ordonné à l’OMPI et aux renseignements de Saddam de me ramener vivant ou mort au Camp Ashraf.
- Arrestation par les services de renseignement de Saddam et transfert à la prison d’Ashraf.
3. Tortures et détention au Camp Ashraf
- Remis à Mehdi Abrishamchi, Mahvash Sepehri, Fahimeh Arvani, Hasan Nezam al-Maleki.
- Tortures :
- Côtes gauche brisées par Mehdi Abrishamchi,
- Perte de 20 kg,
- Déchirure des deux lobes d’oreilles,
- Perforation de la paupière gauche avec un stylo.
- Camp Baqerzadeh : Peine de mort et 8 ans de prison avec travaux forcés ordonnés par Masoud et Maryam Rajavi.
- Déclaration courageuse :
“Si vous affirmez vraiment que la révolution idéologique est votre centre… ouvrez les portes des camps et reculez. Vous verrez qu’il ne restera personne.”
4. Deuxième fuite et demande d’asile
- 2003 (1382 SH) : Après la chute de Saddam et l’arrivée des forces américaines, j’ai de nouveau fui et demandé refuge.
- 11 mois dans le camp américain, 10 plaintes officielles et rencontres avec Général Miller et Général Burg.
- Plaintes incluant rencontres avec Mozhgan Homayounfar et son frère Sohrab, et tortures de trois mois à Ashraf.
5. Retour en Iran et arrivée en France
- Coordination avec la Croix-Rouge internationale, retour en Iran, puis migration illégale vers la France.
- Tentative de rencontre avec Mozhgan Homayounfar pour clarifier les affaires familiales, mais l’OMPI a répondu négativement et offensivement.
6. Honneur ou trahison ?
a. Honneur
- 25 ans dans l’organisation constituaient tout mon investissement vital.
- Le véritable honneur est d’échapper à une secte horrible et d’atteindre la liberté réelle.
b. Trahison
- Collaboration militaire avec Saddam Hussein, plus de 27 millions de dollars par mois.
- Torture et violences contre les membres, y compris moi-même.
- Opérations militaires en Iran dirigées depuis l’Irak, propagande attribuant les actions aux Iraniens.
- Suppression des groupes indépendants et absence de véritable base sociale.
7. Conclusion
Si le véritable honneur signifie servir le peuple et la liberté, alors l’OMPI depuis 1981 (1360 SH) n’a pas agi pour le peuple iranien mais pour les objectifs de Saddam Hussein, le contrôle sectaire et la violence.
Mon véritable honneur est d’avoir échappé à cette secte oppressive et d’avoir atteint le monde libre. Ce récit constitue ma réponse historique et personnelle à une organisation qui visait le pouvoir et la violence, et non la liberté.
Rapports internationaux sur les défections, les fuites et les violations des droits humains au sein de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI / MEK)
Plusieurs organisations internationales indépendantes ont mené des enquêtes et publié des rapports détaillés sur la situation des droits humains à l’intérieur des camps de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI / MEK), en soulignant les pratiques de détention forcée, de torture et de contrôle idéologique.
- Human Rights Watch, dans son rapport intitulé « No Exit: Human Rights Abuses Inside the MKO Camps » (mai 2005), a révélé que les membres dissidents ou souhaitant quitter l’organisation étaient soumis à des détentions prolongées, l’isolement cellulaire, la torture et de fortes pressions psychologiques et organisationnelles.
(org) - Le résumé du rapport mentionne notamment la séparation forcée des couples mariés, le contrôle psychologique strict, l’interdiction de quitter l’organisation, et l’existence de prisons internes dans les camps de l’OMPI en Irak.
(org) - Un autre rapport de Human Rights Watch, publié en novembre 2011 sous le titre « Iraq/MEK: Ensure Camp Residents’ Safety », traite de la situation des membres de l’OMPI dans le camp d’Ashraf en Irak, et appelle l’organisation ainsi que le gouvernement irakien à coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) afin de permettre une évaluation indépendante du statut des résidents.
(org) - Enfin, une étude analytique réalisée par la RAND Corporation, intitulée « The Mujahedin-e Khalq in Iraq: A Policy Conundrum » (2009), décrit l’organisation comme dépourvue de véritable base sociale, fonctionnant selon une structure sectaire et financièrement et militairement dépendante du régime de Saddam Hussein.
(org)
Résumé :
Ces rapports montrent clairement que les membres dissidents ou en rupture avec l’OMPI ont subi des restrictions et des abus graves. Ils concluent également que la structure interne de l’organisation – en particulier dans ses camps irakiens – présente des caractéristiques typiques de violations systématiques des droits humains, de séparations familiales forcées, de détentions arbitraires et d’un contrôle coercitif total sur les membres.
26 novembre 2005, samedi
Javad FIROZMAND





